Ce qui nous met à notre aise, c’est la conscience que c’est la grâce qui agit, et que même, dans un certain sens, plus nous sommes pécheurs, plus nous devons à Dieu, plus il est glorifié, et excellent dans ses voies. — C’est ce qui ouvre la bouche, à quelque pécheur que ce soit, pour en parler pour lui-même et pour en parler aux autres.
On voit, dans l’apôtre Paul, jusqu’à quel point son cœur était rempli de cette pensée. Le mot qu’il emploie, sort de toutes les règles du langage ordinaire, quand il veut exprimer que lui, le plus grand des pécheurs, est le plus petit de tous les saints. Quand il pense à lui-même et au prix de toutes les grâces que Dieu lui a faites en lui pardonnant ses péchés, et non-seulement cela, mais en lui confiant encore la parole de cette grâce pour les autres, il est rendu confus devant Dieu.
Deux exemples de cette grâce, deux vases d’élection ont été remarquables dans leur œuvre : Pierre et Paul.
Comment Pierre a-t-il été préparé pour fortifier ses frères, pour paître les agneaux ? En reniant le Sauveur ; c’est là sa préparation ; c’est là, l’éducation qui lui faisait comprendre qu’il était pis que rien. — Et Paul, comment a-t-il été préparé ? En persécutant et en ravageant l’É-