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LETTRE IX.

sible est un feu et que ses oracles sont comme la flamme[1] ; mais, de plus, on dépeint les rangs sacrés des esprits angéliques à la fois intelligibles et intelligents sous des images diverses, sous des emblèmes sans nombre, sous la forme de flammes ardentes. Mais ce symbole du feu doit être diversement interprété, selon qu’il s’applique à la divinité qui surpasse tout entendement, ou bien aux paroles et aux actes divins que nous comprenons, ou bien encore aux saints anges. Dans le premier cas, il s’applique à Dieu, à cause de son incompréhensibilité ; dans le second, à la parole divine, à raison de son efficacité ; dans le troisième, aux anges, parce qu’ils participent à Dieu, et ainsi du reste, comme l’insinue assez la savante institution de ces symboles et l’étude qu’on en fait. Il faut aussi du discernement dans l’appréciation des saints emblèmes, et les appliquer, selon les occurrences, aux causes, aux essences, aux puissances, aux ordres divers et aux dignités : toutes choses qui sont exprimées par ce langage figuratif.

Mais je ne veux pas dépasser les bornes d’une lettre, et j’arrive à la question que nous voulons résoudre. Or, nous disons que tout aliment a la vertu de parfaire ceux qui s’en nourrissent ; qu’il supplée ce qui leur manque et satisfait à leurs besoins ; qu’il remédie à leur faiblesse et leur conserve la vie, les fait refleurir et les renouvelle, leur donne la richesse de la santé ; en un mot, corrige en eux la tristesse et l’imperfection et leur confère la joie et la perfection.

III. C’est pourquoi les Écritures s’expriment avec bonheur quand elles nous montrent la sagesse si bonne

  1. Deuter., 4. — Psalm., I 18.