Page:Darboy - Œuvres de saint Denys l’Aréopagite.djvu/451

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE XI.
DE LA PAIX, ET CE QUE SIGNIFIENT CES MOTS : D’ÊTRE EN SOI, DE VIE EN SOI, DE PUISSANCE EN SOI, ET AUTRES SEMBLABLES.

Argument. — I. La paix divine concilie et unit les êtres ; et il résulte de cette harmonie une sorte de merveilleux silence. II. Dieu a créé la paix et toutes les choses qui en jouissent. III. Il la maintient merveilleusement parmi la foule immense des êtres doués de propriétés contraires. IV. Même la paix existe dans les choses douées d’un éternel mouvement ; V, et rien n’est étranger à ce doux bienfait. VI. On peut dire avec justesse, mais en considérant les choses sous un différent rapport, que Dieu est vie, sagesse, bonté essentielle, et créateur de la vie, de la sagesse et de la bonté essentielles.


I. Et maintenant honorons par la louange de ses œuvres harmoniques la paix divine, qui préside à toute alliance. Car c’est elle qui unit les êtres ; qui les concilie, et produit entre eux une parfaite concorde ; aussi tous la désirent, et elle ramène à l’unité leur multitude si diversifiée, et combinant leurs forces naturellement opposées, place l’univers dans un état de régularité paisible. C’est par leur participation à la paix divine, que les premiers d’entre les esprits conciliateurs sont unis avec eux-mêmes d’abord, puis les uns avec les autres, enfin avec le souverain auteur de la paix universelle ; et que par un effet ultérieur, ils unissent les natures subalternes avec eux-mêmes,