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DES NOMS DIVINS.


le mouvement ici ne consiste pas en ce que Dieu se déplace, s’altère, se modifie ou change ; et qu’il ne s’agit pas d’un mouvement local qui s’accomplirait en ligne droite, circulaire, ou oblique ; et que ce mouvement ne ressemble pas à celui des esprits, des animaux et des différents êtres de la nature. Mais on veut dire seulement que Dieu crée toutes choses, et les maintient, et veille avec protection sur elles ; et qu’il leur est présent, et les embrasse d’une invincible étreinte, et les couvre de la sollicitude de son active providence. Bien plus, dans un sens mystique, on peut attribuer le mouvement à notre Dieu immuable. Ainsi le mouvement en ligne droite marquerait la force invincible, le développement régulier et inaltérable des opérations de Dieu, et l’acte par lequel il a créé l’univers. Le mouvement oblique serait un symbole des continuelles productions et de la stabilité féconde de Dieu. Par le mouvement circulaire on entendrait l’identité de Dieu, et l’immensité par laquelle il embrasse les milieux et les extrêmes, qui se trouvent comme enveloppés l’un dans l’autre, et la force par laquelle il attire à lui toutes ses créatures.

X. Si l’on veut encore nommer égalité ce que les Écritures appellent identité et justice, on dira très-bien qu’il y a égalité en Dieu, non-seulement parce qu’il est parfaitement simple et immuable, mais encore parce qu’il s’incline vers toutes choses, et les pénètre également ; et parce que, souverain auteur de l’égalité essentielle, il fait que tous les êtres s’influencent mutuellement avec une constante harmonie, et participent à lui en proportion de leur capacité naturelle, et reçoivent les dons divins, selon leur mérite respectif ; et parce qu’en vertu de sa force infinie, d’où émane toute égalité, il possède éternelle-