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DES NOMS DIVINS.


vement circulaire consiste à quitter les choses extérieures, pour rentrer en elle-même ; à ramener ses facultés intellectuelles vers les idées d’unité, afin qu’enfermée comme dans un cercle, elle ne puisse s’égarer ; puis, dans cet affranchissement des distractions, dans ce recueillement intérieur et cette simplification d’elle-même, à s’unir aux anges merveilleusement perdus dans l’unité, et à se laisser ainsi conduire vers le beau et le bon, qui l’emporte sur toutes choses, qui est un, toujours identique, sans commencement, sans fin. Le mouvement oblique de l’âme consiste en ce que, selon sa capacité, elle est éclairée de la science divine, non point par intuition et dans l’unité, mais par raisonnement et déduction, et par des opérations complexes et nécessairement multiples. Enfin, son mouvement est direct, non pas lorsqu’elle se ramène en soi, et exerce l’entendement pur, car en ce cas il y aurait, comme on l’a dit, mouvement circulaire, mais bien lorsqu’elle s’incline vers les choses extérieures, et que de là, comme à l’aide de symboles composés et nombreux, elle s’élève à contempler l’unité dans sa simplicité.

X. Ce triple mouvement, qui du reste existe aussi dans l’univers matériel, et mieux encore le maintien, la persistance et la stabilité de toutes choses trouvent leur cause, leur sauvegarde et leur fin dans le beau et le bon, qui est supérieur au repos et au mouvement ; et c’est de lui et par lui que vient, c’est en lui et pour lui que subsiste, c’est vers lui que converge tout repos et tout mouvement. En effet, c’est de lui et par lui que sont produites la substance et la vie des purs esprits et des âmes. De là, dans la nature entière, la petitesse, l’égalité, la grandeur et les différentes mesures ; de là les affinités, les combi-