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CHAPITRE II.


duisit par son humanité celui qui est immuable en tant que Dieu et Verbe de Dieu.

C’est ainsi que nous essayons d’unir et de distinguer dans nos discours ce qui est un et distinct dans la divinité.

VII. Les hautes et pieuses raisons de ces unions et distinctions divines, nous les avons puisées dans les saints oracles, et déduites, avec autant de détail qu’il se pouvait, en nos Institutions théologiques. Nous avons éclairci les unes par des développements pleins de vérité, appliquant un esprit calme et pur aux lumineux enseignements des Lettres sacrées ; pour les autres qui sont mystiques, nous les avons étudiées, comme veut la tradition, par une faculté supérieure à toute opération intellectuelle. Car nous ne connaissons les choses divines et ce que le ciel nous manifeste qu’autant que nous y participons ; mais de dire ce qu’elles sont dans leur principe et dans leurs formes, c’est ce qui dépasse tout entendement, toute nature, toute science. Ainsi, lorsque nous nommons ce mystérieux océan de l’être, Dieu, vie, substance, lumière, ou Verbe, nous ne concevons autre chose que les grâces qui nous en viennent et par lesquelles la déification, l’existence, la vie ou la sagesse nous sont départies ; mais pour lui, nous ne l’atteignons que par le repos complet des facultés de l’entendement, n’apercevant plus ni déification, ni vie, ni substance qui soutienne comparaison exacte avec cette cause première, suréminemment élevée par-dessus tout. Ainsi encore, nous avons appris des saintes Écritures que le Père est la source de la divinité ; que le Fils et l’Esprit sont, pour parler de la sorte, les fruits merveilleux de sa fécondité, et comme les fleurs et l’éclat de cette riche nature :