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mieux les amener à la lumière avec piété et avec douceur, en réfutant leurs objections et en ajoutant, d’après nos saintes lois, que la science humaine n’est pas la limite des divins secrets, et que beaucoup de réalités mystérieuses ont des causes sublimes qui nous restent cachées, mais qui sont connues des hiérarchies supérieures à la nôtre : même beaucoup de choses échappent aux intelligences angéliques et ne sont exactement comprises que par Dieu infiniment sage et auteur de toute sagesse.

Cependant disons sur cette matière ce qui nous fut transmis par nos pieux initiateurs, qui, eux-mêmes, avaient été instruits par la tradition primitive. Ils nous ont donc appris, ce qui est véritable, que les enfants, élevés dans la pratique de la religion, contractent des habitudes de sainteté en se conservant libres de toute erreur et exempts de toute souillure. Ce qu’ayant compris nos maîtres, il leur parut bon de recevoir les enfants en cette sorte : les parents naturels de l’enfant qu’on présente au baptême le confient à quelqu’un de nos initiés qui puisse l’instruire convenablement des choses divines, et qui en prenne soin désormais comme père spirituel et comme responsable du salut de son protégé. Quand donc ce fidèle a promis de former l’enfant à une vie sainte, le pontife lui ordonne de prononcer les abjurations et de contracter les engagements voulus : non pas qu’ici, comme le disent en raillant les infidèles, l’un reçoive l’initiation au lieu de l’autre ; car le parrain ne dit pas : C’est à la place de cet enfant que je fais les abjurations et les promesses ; mais il affirme que son pupille lui-même abjure et promet, comme s’il disait : Je m’engage, lorsque cet enfant sera capable de comprendre les choses saintes, à lui