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ment ce que Dieu a promis, ce qu’il a pour agréable, ce qu’il accordera infailliblement ; et par là, il témoigne au Dieu bon de la pureté de ses intentions saintes, et révèle clairement à l’assemblée quels biens sont réservés aux élus.

Comme interprètes des jugements divins, les pontifes ont également le droit de prononcer des exclusions, non pas, si l’on me permet cette explication, que la sagesse infinie obéisse avec dépendance à leurs transports déraisonnables, mais c’est que, par le mouvement du Saint-Esprit qui préside à notre hiérarchie, et dont ils sont les organes, ils séparent ceux que la justice de Dieu a déjà condamnés. Car il est écrit : « Recevez le Saint-Esprit ; à ceux dont vous remettrez les péchés, les péchés seront remis ; à ceux dont vous les retiendrez, ils seront retenus[1]. » Et il a été dit encore à celui qui fut illuminé par les révélations du Père très-saint : « Tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans les cieux[2]. » Tellement que cet apôtre et tout pontife qui lui ressemble admettent les amis de Dieu et excluent les impies, en conséquence de la manifestation que le Père leur fait de ses augustes jugements, qu’ils interprètent ensuite et font connaître aux hommes. Car, comme nous l’apprend l’Écriture, ce n’est pas de son mouvement propre ni par les instincts de la chair et du sang, mais par l’inspiration de Dieu, qui l’instruisait en esprit des saints mystères, que Pierre a prononcé sa glorieuse profession de foi en Jésus-Christ. Nos pontifes sacrés doivent donc user de leur droit d’excom-

  1. Joan., 20, 22.
  2. Matt., 16, 19.