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ments divins, comme le dit l’Écriture ; il est l’ange du Seigneur tout-puissant. Or, il sait par les livres inspirés qu’une vie glorieuse et divine est réservée, d’après une équitable appréciation et en raison du mérite de chacun, à tous ceux qui auront vécu saintement, et que la charitable indulgence de Dieu daigne fermer les yeux sur les taches qu’ils ont contractées par humaine faiblesse ; car nul n’est exempt de souillure, comme il est encore écrit. L’hiérarque a lu ces promesses dans nos infaillibles oracles. Il demande donc qu’elles s’accomplissent et que les saintes récompenses soient accordées à ceux qui ont vécu dans la piété. De plus, il représente comme une image de la divine bonté en priant pour les autres comme s’il s’agissait de ses intérêts personnels. En même temps, certain de l’immanquable effet des promesses sacrées, il explique et fait entendre aux assistants que ce qu’il demande, conformément aux prescriptions célestes, s’accomplira infailliblement en ceux qui ont persévéré dans une vie divine. Car l’hiérarque, interprète de l’équité divine, ne demanderait pas des choses que Dieu ne tiendrait point pour agréables et qu’il n’aurait pas promis de donner. Aussi ne fait-il pas de semblables prières pour ceux qui meurent dans le péché, non-seulement parce qu’en cela il serait infidèle à sa mission d’interprète et s’ingérerait en des fonctions pontificales témérairement et sans l’inspiration de celui qui est l’auteur de nos mystères saints, mais encore parce que son imprudente prière serait sans résultat, et qu’il mériterait d’entendre cette parole pleine de justesse : « Vous demandez et ne recevez point parce que vous demandez mal[1]. » L’hiérarque demande donc seule-

  1. Jac., 4, 3.