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et impossibles espérances celui qui, d’une part, réclame les prières des saints, et, de l’autre, combat les effets qu’elles produisent naturellement par sa négligence envers les grâces divines et par son éloignement des lumineux et bienfaisants préceptes de Dieu. J’affirme donc, conformément à la parole sacrée, que les prières des justes nous sont très-utiles dans cette vie, mais à une condition, c’est que celui qui est désireux des dons divins et pieusement disposé à les recevoir, reconnaisse intimement sa propre indignité, qu’il s’adresse à quelques pieux personnages, les conjurant de lui venir en aide et de prier avec lui ; alors il retirera de ce concours un immense avantage ; alors il obtiendra les grâces célestes qu’il implore ; la divine bonté lui ouvrira les bras à cause de la religieuse humilité de sa conscience et de son respect envers les saints, à cause du louable et pieux objet de ses désirs et de ses demandes, et des dispositions convenables où il s’est mis. Car ainsi le règlent les prescriptions de Dieu : les dons célestes sont accordés, dans l’ordre voulu, à ceux qui méritent de les recevoir par ceux qui méritent de les distribuer. Si donc quelqu’un viole cet ordre saintement établi, et, plein d’une déplorable présomption, s’estime suffisamment préparé au commerce divin et dédaigne le secours des justes ; s’il adresse à Dieu des demandes déplacées et profanes et n’a pas un ferme et constant désir des choses divines, assurément, et par sa faute, son imprudente prière sera rejetée.

Mais l’explication de ces prières que l’hiérarque prononce sur le défunt, je crois nécessaire de la donner, d’après les enseignements que nous ont transmis nos maîtres inspirés.

VII. Le pontife sacré est l’interprète des juge-