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saints ordres ; mais il doit les conférer pontificalement, sous l’inspiration et avec la grâce de Dieu.

VI. Le baiser qui termine la cérémonie de l’ordination renferme un sens très-pieux. Tous les assistants revêtus de quelque ordre sacré et le prélat consécrateur lui-même saluent l’initié par un baiser. C’est que, quand l’âme religieuse, préparée par l’habitude des vertus sacerdotales, par la vocation divine et par la sainteté, se présente à la grâce de l’ordination, elle est prise en affection par tous les rangs de sa hiérarchie ; élevée à une beauté déiforme, elle aime les âmes qui lui ressemblent, et dont elle est réciproquement aimée. De là, ce sacré et mutuel embrassement, mystérieuse image de la communion fraternelle des pieux esprits et de leur douce et unanime allégresse, par où se maintient dans son intégrité la beauté surnaturelle de notre hiérarchie.

VII. Ces cérémonies sont communes aux initiés de tous les ordres, ainsi que je l’ai dit. Mais un rit particulier aux évêques, c’est qu’on leur place sur la tête le livre des Écritures. Effectivement, puisque la bonté souveraine, qui fonda toute dignité dans l’Église, a conféré avec plénitude à nos pontifes la science et l’autorité sacerdotales, c’est avec raison qu’on pose sur leur tête sacrée les divines Écritures, qui contiennent et expliquent avec une profonde science toute la théologie, c’est-à-dire les paroles de Dieu, ses œuvres, ses apparitions, les discours et les actions des saints : présent ineffable que la munificence céleste a fait à notre hiérarchie. Ainsi le pontife entre en participation parfaite de toutes les richesses que possède l’Église ; et non-seulement la science surnaturelle et vraie de toutes les choses qui se font et qui se disent dans les mystères illumine son esprit sanc-