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inondé avec pureté sainte de l’abondance des dons spirituels, et pour parler notre langage, chantant d’une voix éternelle cet hymne tant répété à la gloire du Dieu trois fois saint. Car la connaissance que possèdent ces êtres merveilleux est infatigable, et elle brûle d’un amour de Dieu qui ne se refroidit pas, et elle échappe à la malice et à l’oubli : aussi, selon moi, ce cri perpétuel symbolise bien la science et l’intelligence constante et immuable des choses divines qui occupe toutes les forces de leur esprit et remplit leur cœur d’actions de grâces.

VI. Il me semble qu’en traitant des hiérarchies célestes, nous avons bien contemplé et exposé aux yeux de votre esprit les propriétés incorporelles des séraphins, que les saints oracles ont si heureusement dépeintes sous des images sensibles, et explicatives des choses invisibles. Néanmoins, comme cet ordre sublime est représenté ici par ceux qui entourent respectueusement l’hiérarque, il faut spiritualiser nos regards, et encore une fois contempler, rapidement du moins, son éclat déiforme.

VII. Or la diversité de visages et les pieds sans nombre qu’on attribue à ces intelligences, figurent, à mon avis, la faculté qu’elles ont de contempler à l’aise la divine lumière, et cette incessante activité d’intelligence avec laquelle il leur est donné de pénétrer les célestes mystères. Les six ailes dont il est parlé dans les Écritures ne me paraissent pas exprimer ici un nombre sacré, comme quelques-uns l’ont pensé faussement, mais bien que les très-sublimes esprits de cet ordre auguste et tout divin se distribuent en premières, secondes et troisièmes puissances qui tendent à Dieu, s’affranchissent de toute entrave, et s’élèvent sans relâche. De là vient que,