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leur communiquer les trésors de sa bonté, cependant elle ne sort pas de cette ferme et constante immutabilité qui la caractérise ; et tout en versant ses splendeurs sur les esprits déifiés, au degré qui leur convient, elle persiste dans un état d’identité parfaite : de même donc le sacrement de la divine Eucharistie : uni, simple, indivisible dans son principe, il revêt, dans l’intérêt de l’humanité, différents symboles et se cache sous toutes les formes extérieures qui nous représentent la divinité ; et toutefois ces signes multiples se ramènent invariablement à une unité radicale, vers laquelle sont attirés aussi ceux qui reçoivent saintement ce mystère. De même encore notre hiérarque : car quoique, dans sa charité, il fasse part à ses inférieurs du trésor de la science pontificale, dont il cache la simplicité pure sous la variété de cérémonies énigmatiques ; néanmoins libre, et ne contractant dans le commerce des choses inférieures aucune souillure, il se ramène en Dieu qui est son principe, et faisant son entrée spirituelle dans l’unité, il voit clairement les raisons divines des mystères qu’il accomplit ; et de la sorte, le terme de son abaissement plein de condescendance vers les choses subalternes devient le commencement d’un retour plus parfait vers les choses supérieures.

IV. Mais le chant sacré des Écritures qui entre, pour ainsi dire, dans l’essence de tous nos sacrements, devait se retrouver dans le plus auguste de tous. Car que voit-on dans les livres inspirés de la sainte Écriture ? on y voit Dieu créateur et ordonnateur de toutes choses ; on y voit les prescriptions religieuses et politiques de Moïse ; la conquête et le partage des terres données au peuple choisi ; la prudence des juges, la sagesse des rois et la sainteté des