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mystère, avant celui-là ; car, comme disait notre illustre maître, c’est le sacrement des sacrements. Or il nous faut débuter par la description des cérémonies qui s’y pratiquent, et puis, fondé sur l’enseignement pontifical et l’autorité des Écritures, nous élever, avec l’assistance du Saint-Esprit, à la contemplation spirituelle de cette divine institution.

Et d’abord recherchons pieusement pour quelle raison ce qui est commun à tous les autres sacrements de l’Église, est attribué par excellence à celui-ci ; pour quelle raison on le nomme spécialement communion et synaxe, quand tous également ont pour but de ramener à la simplicité de la perfection divine la multiplicité de nos affections partagées, et de nous mettre en communion intime avec l’unité, par cette sainte récollection de nos facultés si distraites. Or, nous disons que les autres sacrements reçoivent leur complément et leur perfection des riches trésors et de l’adorable sainteté de celui-ci. Car il n’est guère d’usage qu’aucune de ces augustes cérémonies se célèbre, sans que la très-sainte Eucharistie, achevant l’œuvre commencée, ne vienne élever l’initié vers Dieu, et par la grâce ineffable du mystère parfait, opérer son union avec l’adorable unité. Si donc les autres sacrements demeurent comme incomplets sans celui-ci, et n’établissent point entre l’unité et nous une sainte et intime union, ne pouvant communiquer une vertu qu’ils n’ont pas ; si la fin essentielle de tous les sacrements est de préparer celui qui les reçoit à la participation de la très-divine Eucharistie ; il faut convenir que nos pontifes, en l’appelant synaxe, lui ont donné un nom tiré de la nature des choses, et qui convient merveilleusement. C’est ainsi qu’avec une justesse parfaite le sacrement de la di-