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but auquel aspirent tous ces heureux imitateurs de Dieu est un, parfaitement un ; tous cependant ne l’atteignent pas d’une façon uniforme, mais chacun selon la vocation spéciale que les décrets divins lui ont faite.

Mais cette matière a été plus amplement développée dans mon Traité des choses sensibles et intelligibles. À présent, je vais exposer de mon mieux ce qu’est notre hiérarchie, son principe et sa nature, plaçant mes efforts sous la protection de Jésus, source et fin dernière de toute belle ordonnance.

III. Or, selon les doctrines augustes de la tradition, la hiérarchie, en général, est la raison complète des formes sacrées sous lesquelles elle subsiste ; ou, si l’on veut, une sorte d’argument général de ce qui constitue telle ou telle hiérarchie en particulier. Ainsi la nôtre est définie avec justesse : une fonction possédant en propre toutes les choses saintes qui la caractérisent et communiquant l’abondance de ses richesses spirituelles à l’hiérarque ou pontife suprême qu’elle a consacré. Car, comme en nommant la hiérarchie on comprend d’une façon sommaire tous les ordres sacrés qu’elle renferme, de même qui dit hiérarque, désigne un homme inspiré de Dieu, un homme divin, versé dans la science parfaite des mystères et en qui est résumée et brille toute la hiérarchie qu’il préside.

Le principe de la hiérarchie est la Trinité, source de vie, bonté essentielle, cause unique de tout, et qui, dans l’effusion de son amour, a communiqué à toutes choses l’être et la perfection. Dans le sein de son excellence et de sa bonté infinies, cette Trinité indivisible, dont le mode d’exister, ignoré des hommes, n’est connu que d’elle-même, nourrit le vœu