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entourent d’une adoration perpétuelle la majesté divine, et que la langue hébraïque nomme chérubins et séraphins ; c’est ce que vous pourrez lire dans le traité que nous avons écrit touchant les différents chœurs de la milice céleste, et où nous avons célébré la hiérarchie invisible, non point, à la vérité, comme il eût convenu, mais selon notre pouvoir et en suivant les explications de la sainte Écriture. Il faut répéter cependant que toute hiérarchie, soit celle des anges, soit celle des hommes dont nous allons parler, déploie l’efficacité de ses fonctions selon une loi commune et uniforme. Ainsi, tout initiateur est d’abord sanctifié par la connaissance des sacrés mystères et, pour ainsi dire, déifié en raison de sa nature, de son aptitude et de sa dignité ; puis il transmet à ses inférieurs, autant qu’ils en sont capables, la divine ressemblance qu’il a lui-même reçue d’en haut. Ceux-ci suivent leur chef et également attirent leurs subordonnés, lesquels obéissent d’abord et puis commandent aussi à d’autres. Par suite de ces divins et harmonieux rapports, chacun, au degré qui lui est propre, entre en communion avec la beauté, la sagesse et la bonté essentielle.

Mais il faut remarquer aussi que ces sublimes natures, objet de nos précédentes investigations, sont incorporelles et leur hiérarchie invisible et céleste ; la hiérarchie humaine, au contraire, se proportionnant à notre nature, présente une foule de symboles sensibles qui servent à nous élever, selon nos forces, vers l’ineffable unité de Dieu. Les anges, substances immatérielles, connaissent Dieu et la vertu divine par l’intellection pure ; et nous, ce n’est que par le moyen de grossières images que nous pouvons arriver à la contemplation des choses saintes. À la vérité, le