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À cette inculpation, je réponds avoir déclaré à cette époque que le peuple français serait victorieux ou que je serai mort ; je demande à produire pour témoin de ce fait le citoyen Payen, il me faut, ai-je ajouté, les lauriers ou la mort.

Où sont donc tous ces hommes qui ont eu besoin de presser Danton pour l’engager à se montrer dans cette journée ? Où sont donc tous ces êtres privilégiés dont il a emprunté l’énergie ?

Depuis deux jours, le tribunal connaît Danton ; demain, il espère s’endormir dans le sein de la gloire, jamais il n’a demandé grâce, et on le verra voler à l’échafaud avec la sérénité ordinaire au calme de la conscience.

Pétion, sortant de la commune, vint aux Cordeliers, il nous dit que le tocsin devait sonner à minuit, et que le lendemain devait être le tombeau de la tyrannie ; il nous dit que l’attaque des royalistes était concertée pour la nuit mais qu’il avait arrangé les choses de manière que tout se ferait en plein jour et serait terminé à midi, et que la victoire était assurée pour tous les patriotes.

Quant à moi, dit Danton, je n’ai quitté ma section qu’après avoir recommandé de m’avertir, s’il arrivait quelque chose de nouveau.

Je suis resté pendant douze heures de suite à ma section, et y suis retourné le lendemain, à 9 heures. Voilà le repos honteux auquel je me livrai, suivant le rapporteur. À la municipalité on m’a entendu, demander la mort de Mandat. Mais suivons Saint-Just dans ses accusations. Favre, parlementant avec la Cour, était l’ami de Danton. Et, sans doute, on en donnera pour preuve le courage avec lequel Favre essuya le feu de file qui se faisait sur le Français.

Un courtisan disait que les patriotes étaient perdus. Que fait Danton ? Tout pour prouver son attachement à la Révolution.

On se demande quelle est l’utilité de l’arrivée de Danton à la Législature ?

Et je réponds qu’elle est importante au salut public, et que plusieurs de mes actions le prouvent. J’ai droit d’opposer mes services lorsqu’ils sont contestés, lorsque je me demande ce que j’ai fait pour la Révolution.

Pendant mon ministère, il s’agit d’envoyer un ambassadeur à Londres pour resserrer l’alliance des deux peuples. Noël, journaliste contre-révolutionnaire, est proposé par Lebrun, et je ne m’y oppose pas. À ce reproche je réponds que je n’étais pas ministre des affaires étrangères. On m’a présenté les expéditions : je n’étais