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LA MESSE DE FLORENT LÉTOURNEAU

sur sa paille et bat ses vilaines pattes en l’air.

La troisième face de suie s’amène : « Sire mon roi, moi j’apporte l’encens. » Il déficelle son sac et, fuitt, il en sort une odeur capable de défuntiser un tanneur : un mélange d’œufs pourris, d’huile de castor, de graisse brûlée et de saleté de chat ; ça remplit toute la cave, et par en plus les bêtes puantes, en glapissant et gambadant, se mettent à agir toutes à la fois !

C’était le reste pour Létourneau ; la minute que ce parfum-là lui rentre dans le nez et la gorge, il tombe à terre sans connaissance.

Quand on est revenus de la messe, le vent était tombé ; il n’y avait plus qu’une petite brume de neige. En passant devant chez Florent, le père Latour dit à sa femme : « Ce païen-là a manqué la messe ; c’est égal, je vas l’inviter à venir prendre un coup et manger une tranche de tourtière. » Il débarque, il cogne à la porte. Après avoir cogné cinq, six fois, il s’aperçoit que mon homme n’est pas encore retourné du bois. « C’est curieux, ça, qu’il dit, il y a deux heures au moins qu’il est là ; j’espère qu’il ne s’est pas écarté rapport à la tempête. Faudra venir voir demain matin si tout est comme il faut. » Le matin de bonne heure il se rend à la cahute :