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Béatrice tiendra dans le Paradis (Rose mystique) auprès de Marie, cette reine bénie, et qu’il faut voir là un « témoignage de l’architecture qui a présidé à toute son œuvre[1] ».

C’est voir les choses de loin. Si l’on suppose que le nom de Marie est invoqué ici parce que la place de Béatrice près de Marie dans la Rose mystique se trouvait déjà déterminée dans l’esprit du Poète, on pourrait aussi bien supposer que l’épisode paradisiaque de Marie n’est qu’un souvenir de la Vita nuova.

D’ailleurs Dante nous dit qu’il avait lui-même une dévotion particulière à la Sainte Vierge, et l’invocation qu’il lui adresse (nel paradiso della Divina Commedia) est une des plus belles pages du Poème.

L’idée que, peu après la mort de Béatrice (1292), fût arrêté le plan du Paradis de la Comédie, qu’il devait travailler encore et terminer vingt ans après, c’est-à-dire l’année même de sa mort, me paraît tout à fait inadmissible. Je suis déjà revenu à plusieurs reprises sur ce sujet[2].

On peut s’étonner de voir exprimées d’une

  1. Giuliani, Commentaires de la Vita Nuova.
  2. Se reporter au commentaire du chapitre III.