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Qu’elle fascine et attire ce souffle errant.
Il la voit si grande que, lorsqu’il me le redit,
Je ne le comprends pas, tant il parle subtilement
Au cœur souffrant qui le fait parler.
Mais je sais, moi, que c’est de cette charmante créature qu’il parle,
Car il me rappelle souvent le nom de Béatrice,
De sorte, chères Dames, que je le comprends alors[1].


CHAPITRE XLIII


Après que ce sonnet fut achevé, m’apparut une vision merveilleuse dans laquelle je vis des choses qui me décidèrent à ne plus parler de cette créature bénie, jusqu’à ce que je pusse le faire d’une manière digne d’elle. Et je m’étudie à y arriver, autant que je le puis, comme elle le sait bien.

Si bien que, s’il plaira à celui par qui vivent toutes les choses que ma vie se prolonge encore de quelques années, j’espère dire d’elle ce qui n’a encore été dit d’aucune autre femme.

Et puis, qu’il plaise à Dieu, qui est le Seigneur

  1. Commentaire du ch. XLII.