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tendre, et qui souris après t’être entendue, fortunée d’être seule à t’entendre, le second cercle qui brillait en toi, et que tu réfléchissais, lorsque je l’eus bien considéré, me parut d’une couleur qui approchait de celle de notre corps, et qui en même temps n’avait pas perdu la sienne propre.

J’étais, devant cette vue nouvelle, semblable à ce géomètre qui s’efforce de mesurer le cercle, et cherche en vain dans sa pensée le principe qui lui manque. Je voulais savoir comment le cercle et notre image pouvaient s’accorder, et comment s’opère l’union des deux natures ; mais pour comprendre un tel mystère, mes forces n’étaient pas suffisantes : alors je fus éclairé d’une splendeur de la divine grâce, et mon noble désir fut satisfait.

Ici la puissance manqua à mon imagination qui voulait garder le souvenir d’un si haut spectacle ; et ainsi que deux roues obéissent à une même action, ma pensée et mon désir, dirigés avec un même accord, furent portés ailleurs par l’amour sacré qui met en mouvement le soleil et les autres étoiles.