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CHANT VINGT-SIXIÈME.

7. Cette même voix qui m’avait délivré de la peur du soudain éblouissement, me disposa encore à discourir,

8. Et dit : « Certes, il convient qu’à travers un tamis plus serré ta pensée s’épure [5] ; il convient que tu dises qui dirigea ton arc à ce but. »

9. Et moi : — Par des arguments philosophiques et par l’autorité qui vient d’ici [6], il convient qu’en moi un tel amour s’imprime.

10. Le bien, en tant que bien, au degré où il est connu, allume l’amour, et d’autant plus qu’en soi il contient plus de bonté.

11. Donc vers l’essence si supérieure que tout bien hors d’elle n’est qu’un rayon de sa lumière,

12. Plus que vers nulle autre, il convient que se meuve en aimant l’esprit de quiconque voit le vrai [7] sur qui se fonde cette preuve.

13. À mon entendement découvre cette vérité celui qui me démontre que l’amour est la première des substances éternelles [8].

14. Me la découvre la voix du Vrai lui-même, qui dit à Moïse, parlant de soi : « Je te ferai voir toute vertu [9]. »

15. Tu me la découvres encore en commençant la haute promulgation [10], qui, plus qu’aucun autre ban, proclame en bas l’arcane d’ici [11].