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CHANT TRENTE-DEUXIÈME.

24. Je passe donc au moment où je me réveillai, et je dis que pour moi déchira le voile du sommeil une vive splendeur et une voix qui m’appela : « Lève-toi, que fais-tu ? »

25. Tels que, conduits pour voir les fleurs du pommier, qui de son fruit rend les anges avides, et entretient dans le ciel un festin perpétuel,

26. Pierre et Jean et Jacques [13], assoupis, se réveillèrent à la parole par laquelle furent rompus des sommeils plus profonds [14],

27. Et virent leur troupe diminuée de Moïse et d’Élie, et de leur maître la robe changée ;

28. Tel me réveillai-je, et je vis, debout au-dessus de moi, cette Dame pieuse, qui auparavant le long du fleuve avait guidé mes pas ;

29. Et plein de trouble, je dis : — Où est Béatrice ? Et elle : « Vois-la, sous le feuillage nouveau, assise sur sa racine [15].

30. « Vois la compagnie qui l’entoure [16] : à la suite du Griffon les autres s’en vont en haut, chantant un hymne plus doux et d’un sens plus profond. »

31. Si son parler fut plus étendu, je ne sais ; parce que dans mes yeux déjà était celle qui m’empêchait d’être attentif à autre chose.