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CHANT QUATRIÈME.


CHANT QUATRIÈME


1. Un tonnerre horrible rompit dans ma tête le profond sommeil, de sorte que je revins à moi comme quelqu’un réveillé de force :

2. Et levé debout, je mus alentour mes yeux reposés, et je regardais fixement pour connaître le lieu où j’étais.

3. Et, de vrai, je me trouvai sur le bord de l’abîme de douleur, où retentit le tonnerre d’infinis hurlements.

4. Si obscur était-il, et profond, et sombre, que jetant mes regards au fond, je n’y discernais aucune chose.

5. « Voilà que nous descendons dans le monde ténébreux, dit le Poëte tout pâle : je serai le premier, et tu seras le second 1. »

6. Et moi qui de sa pâleur m’aperçus, je dis : — Comment irai-je, si tu t’épouvantes, toi, l’ordinaire confort de mes craintes ?