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Irène.

Vite donc, une feuille. Mon Dieu, il y en a bien d’autres qui m’ont vue haute comme cela…

Adolphe.

Et que tu maltraites également !

Irène.

C’est étonnant, parrain, comme vous êtes nigauds, vous autres, les hommes…

Adolphe.

Merci !

Irène.

… dans certaines circonstances. Laissez-moi donc achever. Je ne dis pas cela pour vous, je parle de votre sexe en général… Voulez-vous me donner une feuille ?

Adolphe.

Dans quelles circonstances ?

Irène.

Tenez, des hommes qui ont presque le double de notre âge deviennent parfois devant nous de simples enfants. C’est la même candeur, la même aveugle crédulité. Nous leur faisons à plaisir avaler des couleuvres, et sans que leur logique s’en étonne, nous les transportons brusquement de la pure extase au plus noir désespoir. Vous êtes tous comme cela…