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de Carle Vanloo.

ſes amis voulant le diſtraire de ſes grandes occupations, le déterminent au voyage d’Angleterre. Il conſent d’aller faire un mois de ſéjour a Londres & revient à Paris ſe livrer avec plus de vivacité que jamais à ſes goûts & à ſon travail. L’ambition de ſe ſurpaſſer lui-même, ce dangereux aiguillon, altéroit de jour en jour la force de ſon tempéramment. Il le ruine enfin, & lorſqu’on s’y attendoit le moins C. Vanloo meurt d’un coup de ſang dans la ſoixante-uniéme année de ſon âge, le 15 Juillet 1765.

Sa mort fut un deuil général pour les Artiſtes, un objet de la plus amere affliction pour ſa famille & un motif d’éternels regrets pour ſes amis. M. le Marquis de Marigny, touché de la perte du grand Artiſte, apprend à Mme Vanloo, par une lettre conſolante, que le Roi lui-même a été ſenſible à la mort de C. Vanloo. Sa Majeſté a gratifié la Veuve d’une penſion de cent louis & d’un logement. La place de Directeur des Eléves Protégés a été donnée à M. Louis-Michel Vanloo ſon Neveu, & la dignité de Premier Peintre du Roi à M. Boucher, à qui l’Académie vient d’adjuger, avec une ſenſible ſatisfaction, celle de Directeur.