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ſcene de cette Tragédie, pour vous faire juger ſi non de la ſublimité de ſon ftile, au moins de la majeſté de ſes idées.

Un Miniſtre fidele & reſpectable reproche à un Uſurpateur ſes cruautés politiques. Le Tyran eſt obligé de diſſimuler le dépit que ce fidele ſujet lui inſpire par ſes reproches : le ſujet de la Piece, eſt la fable de Philomele, & Mad. de Tagliazucchi y traite la terreur à la Crebillon.

Il m’eſt impoſſible de rendre toute l’énergie de ſon ſtile, & je vous avoue que le mérite de ſa Poëſie m’oppoſe tant de difficultés, que j’ai cru devoir choiſir non pas une des plus fortes ſcenes de ſa Piéce, mais celle qui m’a paru la plus facile à traduire.

Elle ſe paſſe entre Terée, Teſſandre confident perfide comparable à Narciſſe, & Leucaſius vieillard vertueux tel qu’un Alvarès dans Alzire ou Burrhus dans Britannicus.


Scène &c.

Terée, Teſſandre Leucaſius.
Leucaſius.

… … Vous vouliez ma preſence :
Qu’attendez vous, Seigneur, de mon obeïſſance.

Terée.

Tu vois ami, tu vois les cruelles douleurs
Qui déchirent mon ame & font couler mes pleurs.