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prélat me reçut ; il a eu pour moi des attentions particulières, il m’a donné des preuves non équivoques de sa bienveillance, soit pendant le long séjour que j’ai fait dans sa province, soit même après mon départ.

« Nous commençâmes cependant à prendre des mesures pour tenter un passage en Tartarie par le nord de la province du Chang-si. Je n’attendais plus que Joseph pour reprendre notre route vers le Léao-tong.

« Le 11 novembre, Joseph arriva ; il était allé me chercher jusqu’aux frontières du Chang-tong ; ne m’ayant pas trouvé, il revint à Péking, et de là il repartit pour me joindre au Chang-si. Il m’assura que les chrétiens du Léao-tong n’avaient point refusé absolument de me recevoir, mais avaient dit ou écrit : « Depuis peu il a paru plusieurs navires anglais sur les côtes de la Tartarie, quelques marchands et quelques matelots sont descendus à terre, et l’empereur a fait punir de mort des mandarins qui ne s’étaient point opposés à leur descente. Nous craignons, ajoutaient-ils, de nous compromettre, si l’évêque de Corée est obligé de faire un long séjour au milieu de nous ; cependant si les Coréens consentent à le recevoir chez eux, nous ne refusons pas de lui offrir un asile pour quelque temps. »

« Le 18, je renvoyai Joseph à Péking avec les instructions les plus étendues et des lettres pour les Coréens. Il me semblait que j’avais pris toutes les mesures nécessaires pour entrer dans le courant de l’année suivante ; mais il est écrit que l’homme propose, et le Seigneur dispose ses voies.