Page:Dallet - Histoire de l'Église de Corée, volume 1.djvu/57

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sont particuliers à certaines classes de dignitaires. Ainsi, ceux des quatre degrés supérieurs ont seuls le droit de se faire porter dans des chaises spéciales, chacun selon le rang qu’il occupe.

En dehors de la hiérarchie ordinaire, se trouvent les quatre niou-siou, ou préfets des quatre grandes forteresses qui sont dans le voisinage de la capitale, savoir : Kang-hoa, Sou-ouen, Koang-tsiou et Siong-to (Kaï-seng). Le titre de niou-siou est très-élevé, et les premiers ministres eux-mêmes peuvent remplir cette place ! Le niou-siou n’est pas le mandarin propre de la ville où il réside ; un mandarin inférieur remplit cette fonction, et il porte le nom de pan-koan ou de kieng-niek. — Les quelques ieng ou petits forts établis sur différents points des frontières, sont sous la juridiction des autorités militaires locales.

Théoriquement, les dignités dont nous avons parlé jusqu’ici, excepté les grades supérieurs à celui de mok-sa, sont accessibles à tout Coréen qui a été reçu docteur dans les examens publics ; en fait cependant, ces emplois sont toujours occupés, à très-peu d’exceptions près, par des nobles. Mais il y a à la préfecture de chaque district deux charges subalternes qui sont toujours données à des gens du peuple. Le tsoa-siou et le piel-kam sont les assistants ou secrétaires du mandarin. Ils peuvent même le remplacer en cas d’absence, mais seulement pour les affaires insignifiantes ; car s’il se présente un cas d’importance majeure, on doit recourir au mandarin voisin. Les familles des toa-siou et des piel-kam obtiennent par le fait une certaine considération locale et jouissent de certains privilèges. Quand une de ces charges a été souvent remplie par des membres d’une même famille, celle-ci, après un certain temps, devient ce que l’on nomme en Corée nobles de province. Au-dessous des assistants il n’y a plus auprès des mandarins que les prétoriens, satellites et autres valets des tribunaux. Nous en parlerons plus tard.

Dans chaque province se trouvent plusieurs tsal-pang ou directeurs des postes. Les stations ou relais de chevaux de poste se nomment iek ; ils sont échelonnés, de distance en distance, sur toutes les principales routes. Les chevaux que le gouvernement y entretient ne servent qu’aux fonctionnaires en voyage. Les tsal-pang, chargés de surveiller ce service, ont sous leurs ordres un certain nombre d’employés organisés, en petit, sur le modèle des prétoires des mandarins. Les valets qui soignent les chevaux dépendent du gouvernement à peu près comme des esclaves. Ils ne sont pas libres de se retirer à volonté, et demeurent enchaînés à cette besogne de génération en génération.