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« On m’accuse encore de prohiber les condoléances après la mort des parents. Faire et recevoir des visites de condoléance en pareil cas, est un devoir d’humanité. Comment un enfant bien né pourrait-il s’y opposer ? Si vous ne me croyez pas, il y a des personnes qui sont venues me faire des visites de ce genre, vous n’avez qu’à ordonner une information, et vous reconnaîtrez la vérité de ce que je dis.

« On ajoute que je n’ai pas inhumé mes parents. La mort de ma mère a eu lieu cette année à la cinquième lune, et j’ai fait les cérémonies de l’enterrement le dernier jour de la huitième lune. Quant à ce qui concerne la sépulture, le cercueil, les pleurs, les habits de deuil, etc., la religion chrétienne nous recommande de tout faire avec le plus grand soin. J’ai fait ces cérémonies et choisi un lieu convenable, comme le font tous les autres. La peste étant alors dans ma maison, je n’ai pu, il est vrai, me meure en rapport avec les étrangers, et mes parents et amis n’ont pu tous assister au convoi, mais tous les gens du village, grands et petits, y sont venus et y ont pris part. Ici encore vous n’avez qu’à prendre des informations pour voir que les bruits répandus sont faux et calomnieux. Ce mot : religion chrétienne, est un instrument dont on se sert pour soulever tous les blâmes. L’un en parle à l’autre, celui-ci à un troisième ; un mensonge en fait répandre un autre, et c’est ainsi que peu à peu on en est venu jusqu’à dire que je refuse de recevoir les condoléances habituelles, que même je n’enterre pas mes parents. L’accusation d’avoir brûlé mes tablettes, est aussi faite en l’air et sans preuve ; on s’en sert pour me charger et me charger encore. On prétend de plus que je suis évêque des chrétiens. Dans tous les royaumes d’Europe il y a bien, il est vrai, la dignité d’évêque, mais on ne la donne pas à des enfants ou novices, encore moins la donnerait-on à moi qui ai vécu dans un lieu retiré, au fond d’une province, qui n’ai rien vu ni entendu, qui seul, par le moyen de deux ou trois volumes, ai travaillé à ma sanctification personnelle, qui n’ai reçu de leçons de personne, et n’ai nulle part propagé cette doctrine. Dire que je suis évêque, c’est par trop ridicule, et je n’ai pas de réponse à faire. Né de parents nobles, ayant enfin à peu près découvert l’origine du ciel et de l’homme, et les commandements du dévouement au roi et de la piété filiale, mes faibles désirs se sont bornés à cultiver la vertu, et à tâcher de servir Dieu convenablement. Hors de là, je n’ai plus rien à exposer.

« Pour la cause de l’accusé Kouen. Étant cousin germain