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le père de tout le royaume, et les mandarins, pères des peuples de leur district, il faut les honorer également.) 5o Ne pas commettre d’homicide. 6o Ne pas commettre l’impureté. 7o Ne pas voler. 8o Ne pas porter de faux témoignages. 9o Ne pas désirer la femme de son prochain. 10o Ne pas désirer injustement le bien d’autrui. Ces dix commandements se rapportent en somme à deux points qui sont : aimer Dieu par-dessus toutes choses, et aimer tous les hommes comme soi-même. Les sept vertus capitales sont : 1o L’humilité, pour combattre l’orgueil. 2o La charité, pour combattre la jalousie. 3o La patience, pour combattre la colère. 4o La générosité dans l’aumône, pour combattre l’avarice. 5o La tempérance, pour combattre la gourmandise. 6o La répression de la concupiscence, pour combattre la luxure. 7o L’assiduité au bien, pour combattre la paresse. Tout ceci étant clair, précis et facile pour aider à la pratique de la vertu, j’empruntai ces deux livres, je les mis dans ma manche et, de retour chez moi, en province, je les copiai.

« Au printemps de l’année eul-sa (1785), je les renvoyai à leur propriétaire. C’est seulement trois ans après, qu’ayant étudié et médité ces livres, je me mis à les pratiquer sérieusement. Deux ans plus tard, j’appris que cette doctrine était sévèrement prohibée, je brûlai ou lavai ces volumes et ne les conservai pas chez moi. Je n’ai donc appris la doctrine chrétienne de personne, comme aussi je ne l’ai communiquée à personne. Mais, après avoir une fois reconnu Dieu pour mon père, je ne pouvais me dispenser de suivre ses ordres. Or, les tablettes en usage chez les nobles, étant prohibées par la religion du Maître du ciel, puisque je suis cette religion je ne pouvais faire autrement que de me conformer à ce qu’elle prescrit. Le quatrième commandement nous ordonnant d’honorer nos père et mère, si, par le fait, nos parents étaient réellement dans ces tablettes, tout homme qui professe la religion devrait les honorer. Mais ces tablettes sont faites de bois. Elles n’ont avec moi aucun rapport de chair, de sang, ou de vie. Elles n’ont eu aucune part aux labeurs de ma naissance et de mon éducation. L’âme de mon père ou de mon grand-père une fois sortie de ce monde, ne peut plus rester attachée à ces objets matériels. Or, la dénomination de père et de mère étant quelque chose de si grand et de si vénérable, comment pourrais-je oser prendre un objet fabriqué et arrangé par un ouvrier, en faire mon père et ma mère, et l’appeler réellement ainsi ? Cela n’est pas fondé sur la droite raison, aussi ma conscience n’a pu s’y soumettre ; et quand bien même je devrais, par là, selon vous, déroger à ma