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sible de le vendre. Quelle est la véritable cause de cette prohibition ? Les uns disent que cela tient au système de tout temps suivi par le gouvernement coréen, de faire passer le pays pour aussi petit et aussi pauvre que possible, afin de décourager l’ambition de ses puissants voisins. D’autres croient que l’on redoute les soulèvements et les troubles qu’amènerait infailliblement la concentration d’un grand nombre d’ouvriers dans des pays éloignés de la capitale, et où l’action de l’autorité est presque nulle. Le complot de 1811 se forma, dit-on, dans une de ces réunions. Quoi qu’il en soit, la loi est strictement observée, et la seule exception que l’on connaisse est la permission accordée, il y a vingt-cinq ans, d’exploiter pendant quelques mois les mines d’argent de Sioun-heng-fou, dans la province de Kieng-sang. Le cuivre de Corée est d’une excellente qualité, mais on ne l’emploie point, et c’est du Japon que vient celui qui sert dans le pays. Le minerai de fer est si commun, dans certains districts, qu’après les grandes pluies il suffit de se baisser pour le ramasser. Chacun en fait provision à son gré.

Les silex (pierres à fusil) ne se trouvent guère que dans la province de Hoang-haï, et encore sont-ils d’une qualité tout à fait grossière. On fait venir de Chine ceux dont on se sert habituellement.

Le climat de la Corée n’est point ce que l’on nomme un climat tempéré. Comme dans tous les pays de l’extrême Orient, il y fait beaucoup plus froid en hiver, et beaucoup plus chaud en été, que dans les contrées européennes correspondantes. Dans le nord, le Tou-man-kang est gelé pendant six mois de l’année, et le sud de la presqu’île, quoique sous la même latitude que Malte ou la Sicile, reste longtemps couvert de neiges épaisses. Par 35° de latitude, les missionnaires n’ont pas vu descendre le thermomètre au-dessous de −15° centigrades, mais par 37° 30′ ou 38°, ils ont trouvé souvent −25°. Le printemps et l’automne sont généralement fort beaux. L’été, au contraire, est l’époque des pluies torrentielles qui souvent interceptent, pendant plusieurs jours, toute espèce de communications.

Dans les vallées, pour peu que le terrain soit favorable, on plante du riz, et l’immense quantité de ruisseaux ou petites rivières qui descendent des montagnes, donne la facilité de former les étangs nécessaires à cette culture. Jamais on ne laisse reposer les terres ainsi arrosées ; elles sont toujours en rapport. Ailleurs, on sème du blé, du seigle ou du millet. Les instruments aratoires sont aussi simples et aussi primitifs que possible. Le