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syllabe superposée. S’il est écrit deux ou trois fois, c’est qu’il faut répéter les deux ou les trois syllabes précédentes.

Certaines lois euphoniques font modifier le son de telle ou telle finale devant telle ou telle initiale. Le plus souvent on n’écrit pas ces changements. Quelquefois cependant ils passent dans l’écriture. Par exemple : l finale se trouvant presque toujours élidée, dans la prononciation, devant une consonne initiale, il n’est pas rare qu’on se permette de la supprimer en écrivant.


Prononciation. — Nulle règle écrite ne peut enseigner la prononciation exacte d’une langue étrangère. Cet axiome est vrai surtout pour la langue coréenne, à cause des voyelles indéterminées ŏ, eu, ă, qui représentent toutes les nuances de son, depuis notre e muet, en passant par eu fermé (comme dans peu), par eu ouvert (comme dans peur), jusqu’à l’o ouvert (comme dans or). Ces voyelles se prennent aisément, en certains cas, l’une pour l’autre, et les Coréens eux-mêmes s’y trompent.

Il y a des voyelles et des diphthongues brèves et longues. L’usage seul peut les faire reconnaître, car aucun signe particulier ne les distingue dans l’écriture.

La consonne tj ou ts a été quelquefois traduite par dj ou tch. En fait, elle a une valeur mitoyenne entre ces diverses prononciations, et ne peut être représentée exactement par aucune.

Les consonnes désignées dans le tableau sous le nom d’aspirées devraient plutôt s’appeler expirées. Le terme adéquat serait : consonnes crachées, car le son que produit un gosier coréen en les prononçant ressemble à celui de l’expectoration.

Pour plus de détails, voir la planche II.


§ 2. — Grammaire (parties du discours).


Noms, déclinaisons. — Il y a en coréen un très-grand nombre de substantifs monosyllabiques. Exemple : kho, nez ; ip, bouche ; noun, œil ; ni, dent ; moun, porte ; kat, chapeau ; piŏk, mur, etc. La plupart sont de deux syllabes. Exemples : sarăm, homme ; nima, front ; sătjă, lion ; kitong, colonne, etc. — Ceux de trois syllabes et plus sont presque toujours des noms composés.

Les mots chinois abondent dans la langue coréenne. Le peuple des campagnes s’en sert assez peu, mais les savants, les habitants des villes et surtout ceux de la capitale, les emploient avec profusion. Ces mots suivent les règles ordinaires de la grammaire coréenne.

Les substantifs n’ont pas de genre. On indique la différence