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Chapitre VI

SI VOUS NE DEVENEZ COMME LES PETITS ENFANTS…


Maurice avait quitté la grande maison jaune des Angers sur le coteau et passait quelques jours chez les Richard.

Maurice ne craignait rien tant que d’être impliqué dans un drame ; il jouait des pieds et des mains pour se dérober aux rôles sérieux. Ce qu’il prisait, c’était d’observer le comportement des êtres hissés sur le plateau dans son petit coin d’univers ; et s’il fallait passer à l’expérimentation, souffler le mot ou donner la chiquenaude qui entraînent l’action, projeter comme un éclairage des rumeurs habilement lancées, Maurice trahissait presque son attitude d’homme superficiel. Ainsi, par de modestes expériences en laboratoire, apprenait-il la vie. Doué pour les études littéraires, il avait déçu ses maîtres. Monsieur l’abbé Génin, un professeur d’humanités qui fustigeait les Romantiques et réservait le meilleur de sa verve pour le panégyrique de Bloy, lui avait dit une fois, en lui remettant un devoir : « Maurice, il faudra un jour