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une pensionnaire ; la gouvernante dans une maison, souvent considérée par ses élèves comme une subalterne, a besoin d’inspirer une crainte salutaire, et cette crainte, c’est celle des souffrances physiques dont elle a la répartition.

Les servantes, dans une maison, doivent surtout obéir à la baguette. Ici, les réprimandes sont hors de saison ; l’éducation morale d’une servante est forcément négligée, et les remontrances les plus logiquement déduites, ne vaudront jamais les arguments frappants. Quand vous avez dans la même maison dix ou douze gaillardes, qui ont toujours le fil bien coupé, elles ne se gêneront guère pour vilipender leurs maîtres au dehors, s’il n’y a pas une sanction au bout de leurs médisances ; mais si elles sentent la verge suspendue comme une épée de Damoclès sur leur derrière coupable, la crainte salutaire d’un cuisant supplice leur mettra, comme dit le poëte grec, un bœuf sur la langue ; et dans mille circonstances, la peur du fouet les arrêtera au moment de mal faire.

Il arrive cependant que la peur ne suffise pas,