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Eloa, sentant qu’on l’épile, hurle de colère plus encore que de douleur, invectivant toujours son bourreau. Lady Férox, fatiguée de sa position, va prendre un tabouret rembourré, l’installe devant la patiente, et continue, confortablement assise, son œuvre dévastatrice, épilant tranquillement, poil à poil, avec une patience d’ange ou de vengeresse. Après deux heures de ce piquant travail, la moisson qu’elle a faite, jonche le parquet, mais on ne voit pas la moindre éclaircie dans le fourré.

— À ce train-là, dit lady Férox, j’en ai pour quelques jours, avant d’avoir terminé mon ouvrage. Tant mieux, ça fera durer le plaisir ; car vous ne serez délivrée, belle madame de Wright, que, lorsque cette haute futaie sera abattue et que la place sera nette comme la paume de votre main.

À demain, madame Eloa.

Lady Férox pousse un bouton ; aussitôt apparaissent les deux femmes de chambre, qui ne doivent pas êtres sourdes, décidément, car elles accourent au premier appel. Dès qu’elles sont