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ses deux steppers russes ; il lui sembla qu’on faisait beaucoup de détours, mais comme la nuit était très obscure, elle ne put pas se rendre compte du lieu où on la conduisait.

Au lieu d’un nid d’amour, elle trouva une prison et des gardiennes, muettes sans doute, car elles ne répondaient à aucune de ses questions. On lui mit des liens aux pieds, on l’attacha dans son lit, et on l’enferma à double tour. Le lendemain, on lui apporta des provisions ; mais ou ne l’écouta pas plus que la veille.

Lasse d’appeler au secours, elle réfléchissait sur son aventure, quand, vers deux heures de l’après-midi, la porte de la chambre s’ouvrit, donnant passage à une dame masquée, vêtue d’un peignoir, qui moulait des formes admirables, suivie de deux femmes de chambre, qui, sur un signe de leur maîtresse, enlèvent la pécheresse dans leurs bras vigoureux, l’emportent dans la pièce voisine, ou l’on voyait au milieu d’instruments bizarres de torture, des paquets de verges de bouleau, un martinet, un nerf de bœuf et une cravache sur une table.