Page:D - Le marbre animé, 1889.djvu/90

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 84 —


jusqu’à son oreille. Elle fixait toujours ses yeux sur la place vide, la place qu’elle allait occuper, toute la nuit peut-être ; et ses yeux allumés d’une ardente flamme, respiraient la convoitise, la luxure, la gourmandise. Nijni, quand elle a fini de parler, se pousse dans le lit, prenant la place que j’avais laissée, en faisant signe à la soubrette de prendre la sienne. Leà arrache son peignoir, jette ses babouches, et au même instant, la durée d’un éclair, elle était dans le lit.

De mon observatoire je ne perdais pas un coup d’œil. D’abord, comme prise de respect, elle reste sur le bord du lit, éloignée de sa maîtresse, qu’elle fixe d’un œil gourmand ; puis elle fait un demi-tour, se trouve ainsi sur le côté, son bras s’allonge, ses doigts frôlent le bras ; sa main reste fermée sur la chair ; encouragée par le silence de sa maîtresse, peu à peu elle arrive