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— VII —


trouvé dans ses serviteurs, la vigueur qu’une femme souhaite à son amant ; et j’espérais qu’en m’offrant à sa vue sous l’aspect d’un fort de la halle, je pourrais lui inspirer le désir de comparer le haut et le bas de l’échelle sociale. En cas de réussite, ma vigueur naturelle et des talents acquis dans la pratique de l’amour, devaient m’assurer le succès. Je me déguise donc, soignant ma mise, pour ne pas offusquer le regard délicat de l’élégante princesse, par une tenue débraillée ; je n’avais pas vraiment trop mauvaise façon sous mon déguisement, et je faisais un fort de la halle très sortable.

Deux heures après, je sonnais rue de Prosny, à l’hôtel de la princesse Russe. Ne sachant comment m’introduire dans la place, je dis à la soubrette qui vint à mon coup de sonnette, que j’étais chargé par l’ambassade de Russie, d’une commission confidentielle pour sa maîtresse. La