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L’introduction va finir, nos belles nudités s’enlacent, sein contre sein, ventre contre ventre, les cuisses entrelacées, prêtes à partir à la première mesure. La valse commence, le couple s’élance, tourne sur place un moment, puis parcourt l’appartement en tourbillonnant, rapide et frémissant, recommence à tourner sur place, marque le pas, allant et venant, puis repart, offrant à l’œil ébloui les plus riches trésors, qu’on revoit tour à tour, tandis que, les yeux sur les yeux, les bouches unies dans un ineffable baiser, la gorge pressée contre la gorge, les mignonnes semblent deux vierges de Lesbos, qui s’aiment deux à deux. Un bras blanc, rond, potelé, presse avec amour le buste qu’il enferme, et, dans l’étroit embrassement de ces deux corps merveilleux, on ne voit du buste qu’un beau sein en dehors, un sein de neige dure, dont la pointe vermeille, qu’on prendrait pour une fraise mûre, s’avance en saillie. Le dos, d’un satin éblouissant, descend vers la croupe opulente, qui montre dans son plein une splendide lune blanche, faite de deux quartiers bombés, larges, sail-