ture ; la tête qui se montrait à la portière l’avait
sans doute renseignée sur ce qu’elle cherchait ;
un valet de pied ouvrit la portière, elle se
glissa dans le coupé, qui partit aussitôt au trot
allongé de ses deux steppers russes.
Nous étions réunis à l’hôtel de l’Avenue de Messine, dans la chambre à coucher de la comtesse, depuis dix heures : les quatre soubrettes, les deux Parisiennes, la princesse russe, qui avaient été avisées par un mot de la comtesse, et votre serviteur, qui est de la famille. La comtesse, impatiente de serrer son amie dans ses bras, était allée l’attendre seule, dans son coupé, à la sortie des artistes. À dix heures et demie, le timbre retentit, la porte cochère s’ouvrit, on entendit le roulement de la voiture sous la voûte, et Lola, qui guettait les pas dans l’escalier, ouvrit à deux battants les portes de la chambre. Les deux amies firent leur entrée de front, se donnant le bras, et se souriant, les yeux dans les yeux, étalant leur bonheur réciproque ; leur air rayonnant disait clairement que les deux chaudes amoureuses, impatientes