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de la mignonne, et disparaît dans l’ombre. Je contemple la scène, suivant sur la figure de la mignonnette les impressions qui la pénètrent. Un sourire de douce béatitude entr’ouvre ses petites lèvres de carmin, taillées dans une cerise mûre, laissant admirer une rangée étincelante de perles serrées et crochetées, les quenottes se décrochètent, laissant sortir une petite langue rose qu’elle se passe sur les lèvres, comme pour y pourlécher une gourmandise ; sa gorge se soulève, repoussant violemment son corsage, son petit nez bat l’air de ses ailes roses, sa toute petite oreille a des frémissements. Je n’y tiens plus, je plante mes lèvres sur la cerise de sa bouche, j’y prends sa petite langue que je tire, comme pour l’arracher et je sens battre précipitamment contre mon sein sa gorge palpitante gonflée par la volupté, pleine, replète ; elle s’affaisse et elle tomberait si je ne la retenais pas sur mes lèvres et dans mes bras, elle palpite longtemps encore, plongée dans un ravissement qui n’en finit pas.

Quand la comtesse reparut, rouge, essoufflée.