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Agenouillées devant le piédestal, les huit bayadères, toutes nues, le front dans la poussière, adorent la déesse. Les croupes élevées, laissant voir entre les cuisses écartées la fente aux lèvres vermeilles, qui bâille toute seule dans cette aimable posture. Vénus, les bras croisés sur la poitrine, au-dessous de la gorge, dont les pointes menacent le ciel, nous laisse admirer tout le corps, jusqu’au petits pieds blancs et roses ; au-dessous du nombril qui fronce le ventre blanc et poli, la belle toison aux poils d’or descend jusqu’à la fente qu’elle cache à nos yeux.

La machine, en tournant, nous offre tous ces beaux corps de profil, qui bientôt reviennent, se montrant sous un autre aspect ; et quand la plaque est revenue au point de départ, les adoratrices se lèvent, et se précipitent vers la blonde déesse, pour lui offrir leurs hommages. Quatre d’entre elles se partagent ses charmes ; celle-ci va sacrifier dans le temple de l’amour, celle-là dans l’humble église voisine ; les deux autres montent sur des escabeaux, l’une pour