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L’ÉDUCATEUR ET L’ŒUVRE HUMAIN

Castillon une révélation, aussi, déchirant toutes ses compositions précédentes, il chiffra : œuvre 1, son Quintette, premier résultat de ses nouvelles études. On sait la belle carrière qui s’ouvrait devant ce compositeur si doué, carrière malheureusement interrompue par la mort alors qu’il avait à peine trente-cinq ans.

À partir de 1872, l’école de Franck compte : le signataire de ces lignes, puis Camille Benoît, Augusta Holmes, Ernest Chausson, si prématurément enlevé par une terrible fatalité à l’affection de ses amis, laissant cependant après lui une œuvre musicale d’une haute valeur qui semblait encore devoir devenir plus élevée comme portée artistique, les dernières années de sa vie ; Paul de Wailly, Henri Kunkelmann, Pierre de Bréville, le fin et distingué ciseleur qui a hérité de l’entente architecturale de son maître, Louis de Serres, dont Franck estimait particulièrement l’expressive délicatesse, Guy Ropartz, né symphoniste et resté attaché indissolublement aux principes franckistes malgré sa position officielle de directeur du Conservatoire de Nancy, Gaston Vallin, Charles Bordes, le chef des Chanteurs de Saint-Gervais et le courageux promoteur de la restitution de la musique religieuse, enfin, ce pauvre Guillaume Lekeu, tempérament quasi génial, mais mort à vingt-quatre