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ou à très-peu près comme ils avaient commencé, et qui nous offrent ainsi un chronomètre naturel d’une certitude que ne peuvent, jamais avoir pour l’observateur les débris de mammifères et de reptiles épars ou accumulés çà et là par des causes irrégulières, locales, indépendantes des phénomènes de la sédimentation ou qui n’en sont qu’un résultat secondaire. Ce raisonnement semble se présenter si naturellement à l’esprit, qu’on s’étonne de l’importance accordée à l’opinion inverse, d’autant plus que dès 1808 et 1810, Cuvier et Alex. Bronguiart, ainsi que nous l’avons dit, avaient été les premiers à constater toute la valeur des invertébrés comme moyen de repère dans la détermination du synchronisme des dépôts marins, ou de leur continuité sur d’assez grandes étendues.

Les pages suivantes (64-96), consacrées à démontrer qu’il y a peu d’espérance de découvrir de nouvelles espèces de grands quadrupèdes, prouvent encore les préoccupations zoologiques de l’auteur et l’idée incomplète qu’il se faisait de la géologie positive et de l’immensité des temps écoulés. Il ne s’occupe guère que de deux périodes : l’une comprenant ce que nous appelons aujourd’hui les faunes quaternaire, tertiaires supérieure et moyenne ; l’autre, qui était plus ancienne, les couches lacustres et gypseuses de Montmartre, etc. Les vues de Cuvier sont donc ici très-courtes, parce qu’il prend un sujet très-limité, par rapport aux généralités qu’il en voudrait déduire. En 1820, la connaissance des terrains secondaire et de transition était assez avancée pour rendre ses prétentions injustifiables et pour ne pas admettre la suprématie des vertébrés dans l’étude des terrains. En parlant avec dédain des géologues de cabinet, il ne se montre ici, lui-même, qu’un paléontologiste de cabinet, et n’eût pas pu tracer le moindre profil stratigraphique avec toutes ses connaissances ostéologiques. À quoi lui eussent-elles servi pour faire une simple coupe de la Salpêtrière à Meudon, par exemple ? Or, l’application directe est la pierre de touche de l’utilité d’une science, et ici un fragment de coquille, d’échinide, de polypier, que l’on est toujours plus ou moins sur de rencontrer sous son marteau, est un indice infiniment plus certain que ces rares débris de quadrupèdes.