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son choix, pour motiver la direction de ses travaux. Ceux-ci avaient par eux-mêmes un but assez élevé pour qu’il ne fût pas nécessaire de l’appuyer par des raisonnements auxquels nous opposerons les remarques suivantes.

La plus simple réflexion fait voir que les animaux invertébrés marins ou d’eau douce, qui ont vécu dans le milieu et le plus ordinairement à la place même, où se sont formés les sédiments qui les renferment, et qui nous traduisent, par conséquent, toutes les conditions physiques ou les circonstances environnantes, que ces invertébrés, disons-nous, ont une bien autre valeur et un bien autre caractère de précision que des débris de quadrupèdes terrestres ou amphibies. Ces derniers, en effet, ont vécu dans d’autres conditions, à un moment et à une distance du lieu de leur enfouissement que rien ne nous permet de fixer rigoureusement, car l’habitat et la contemporanéité des mammifères terrestres trouvés dans des couches marines ou lacustres reste toujours à prouver, et on l’admet plutôt par la difficulté d’éprouver le contraire que par la démonstration du fait lui-même, tandis que les restes d’animaux aquatiques portent avec eux la démonstration.

Les restes de mammifères fossiles sont d’ailleurs, dans le plus grand nombre des cas, de même que les coquilles fluviatiles, lacustres et terrestres avec lesquelles on les trouve, restreints à des bassins limités, sans relations directes entre eux, et dont le parallélisme des couches ne peut pas être déterminé avec la même rigueur que celui des couches marines, continues, au contraire, comme les eaux de mer où elles se sont déposées.

Les quadrupèdes fossiles ne sont guère connus que par les excavations artificielles ; ils sont toujours, comparativement, plus ou moins rares ; sans elles on ne les connaîtrait pas, et l’on ne peut pas faire ouvrir des carrières partout où cela serait supposé nécessaire. Nous avons déjà insisté sur cette circonstance, à laquelle il faut en ajouter une autre plus importante encore, c’est la continuité des horizons ou niveaux géologiques déterminés par la présence, sur d’immenses étendues, des mêmes animaux aquatiques marins qui se sont reproduits et multipliés à profusion, sous l’empire des mêmes conditions, qui ont cessé partout en même temps