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cependant, on doit reconnaître que cette manière de procéder pouvait avoir ici sa raison d’être, car aucun travail de ce genre n’ayant été entrepris, il n’était pas inutile de montrer comment, dans chaque sujet, il était arrivé de proche en proche, d’induction en induction aux conséquences les plus rationnelles et les plus frappantes. C’est une instruction profonde que l’on puise dans ces détails qui, d’ailleurs, par leur clarté et la sobriété du style, ne semblent jamais de trop à celui qui les étudie sérieusement.

Nous avons souvent eu occasion, dans le cours de ce Précis historique, de parler des travaux de Cuvier se rapportant à des animaux vertébrés fossiles de divers pays et de divers terrains ; il nous reste encore, pour compléter cette esquisse bien rapide des grands résultats qu’il a obtenus par l’application de sa méthode, à indiquer ici les découvertes qu’il a faites dans les plâtrières de nos environs. La restauration de toute une faune de vertébrés inconnus sur un aussi petit point n’est pas une des moindres merveilles de la science moderne.

Dans le cadre où nous devons nous renfermer, nous ne pouvons mieux taire, pour atteindre ce but, que de suivre d’abord son, savant historiographe, M. Flourens, sauf à ajouter ensuite les détails que nous croirons nécessaires. Les pachydermes dont nous allons parler sont presque tous de cette formation d’eau douce dont nous avons déterminé ci-dessus la position géologique, et que caractérisent particulièrement les amas de gypse. Ce sont les Palæotherium, les Anoplotherium, les Lophiodon, les Anthracotherium, les Cheropotamus, les Adapis.

« Les os de tous ces genres, dit le savant Secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences[1], ou plutôt de toutes ces espèces, car la plupart de ces genres en ont plusieurs, étaient mêlés et confondus ensemble. Il a fallu commencer par les démêler ; il a fallu rapporter ensuite chaque os à son espèce ; il a fallu reconstruire enfin le squelette entier de chacune d’elles ; et c’est ici que se montre dans toute sa force,

  1. Flourens, Analyse raisonnée, etc., p. 179. I.