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en faire l’application à la connaissance des divers terrains d’où elles provenaient. Il décrivit également cinq espèces de Rhyncholytes. De son côté, Beudant[1], sur une donnée tout à fait insuffisante, faisait des Bélemnites des pointes d’oursins, renouvelant ainsi l’idée qu’émettait Klein en 1734.
Rudistes.

L’étude des Rudistes devait naître en France, car nos provinces du sud-ouest et du sud-est présentent des types plus variés et des individus plus nombreux jusqu’à présent qu’en aucun autre pays ; cependant, à l’exception de l’espèce figurée par de Sauvages en 1746, et de celles des Corbières, prises pour des Orthocératites et des Huîtres par Picot de Lapeirouse trente-cinq ans après, il faut arriver au commencement du xixe siècle pour voir les naturalistes s’en occuper d’une manière un peu suivie. Hors de France, nous ne trouvons que le fossile décrit par le docteur Thomson[2] sous le nom de Cornucopia, qui se rapporte à cette famille ; il est très-abondant dans les calcaires du cap Passaro, en Sicile. En 1801, de Lamarck[3] place près des Chames certaines formes qu’il nomme Radiolites, rapprochement qui semble le plus naturel encore aujourd’hui, et d’autres, les Orthocératites de Picot de Lapeirouse, parmi les céphalopodes, en les désignant sous le nom d’Hippurites. En 1809[4], il réunit ses Radiolites avec la Calcéole et les Cranies aux ostracées, les Hippurites restant entre les Orthocères et les Bélemnites. Dans l’Extrait du Cours, il modifie peu sa classification ; mais, en 1819, dans l’Histoire naturelle des animaux sans vertèbres[5], il établit la famille des Rudistes, comprenant les genres Sphérulite, Calcéole, Birostrite, Discine et Cranie, et la place entre les ostracées et les Brachiopodes. Trois de ces genres ont dû rentrer dans cette dernière famille, et un, le genre Birostrite, a dû disparaître,

  1. Mem. du Muséum, vol. XVI, pl. 3, 1810.
  2. Nouv. de littér., sc. et arts, vol. II, n° 23. Naples, 1801. ─ Journ. de phys., vol. LIV, p. 245 ; 1802. (C’est probablement l’Hippurites cornu vaccinum.)
  3. Système des animaux invertébrés, p. 51, in-8 ; 1801.
  4. Philosophie zoologique, vol. I, p. 317.
  5. Vol VI, p. 230 ; 1819.