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également indéterminées, en tout, 85 ou 86 espèces d’univalves, car on n’avait encore découvert aucune trace d’acéphales. Cette circonstance particulière qui n’avait pas échappé à Brongniart est rappelée par de Férussac ; et en effet les Cyclades, les Mulettes et les Anodontes habitent aujourd’hui les mêmes eaux que les gastéropodes précédents. Si depuis lors on en a rencontré dans ces dépôts lacustres, on doit reconnaître qu’ils sont encore loin d’y être en nombre égal ou en proportion de ce que l’on voit dans les eaux douces actuelles. On avait donc à ce moment trouvé à l’état fossile presque tous les genres de gastéropodes fluviatiles et terrestres, représentés dans la faune de nos jours. En outre, plusieurs espèces fossiles avaient leurs analogues vivants, d’autres auraient vécu là où on ne les observe plus aujourd’hui, enfin il y en a beaucoup qui paraissent éteintes.

Après avoir rappelé les diverses localités de l’Europe, où des dépôts de cette nature ont été indiqués, « il reste à savoir, dit l’auteur, s’ils sont les suites d’une cause générale ou bien d’événements particuliers. La succession, l’égalité des couches qui les composent, pourront servir à le vérifier ainsi que leur position par rapport aux terrains sur lesquels ils reposent ; mais surtout ce qui est bien important à déterminer, c’est l’analogie des espèces fossiles qui se trouvent dans les couches, afin de découvrir si elles sont les mêmes que celles qui vivent dans le pays où on les voit fossiles, si leurs analogues vivent dans des climats semblables ou différents, enfin, si telles espèces sont communes aux deux formations d’eau douce que l’on admet, »

Si ces remarques de Férussac n’avaient pas été précédées de quelques années par les travaux dont nous avons parlé, elles eussent eu une bien grande valeur ; car nous y voyons exprimés les vrais principes de la paléontologie stratigraphique ; néanmoins, c’est encore un mérite réel que de les avoir compris aussi vite et appliqués avec autant de discernement.
Brad.

Vers le même temps, Brard étudiait d’une manière toute spéciale les coquilles d’eau douce des dépôts lacustres des environs