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de Sèvres et de Saint-Gobain à La Fère. Il les compare, fait voir leurs rapports, leurs différences et leurs dispositions générales au-dessus de la craie qui partout leur sert de base.

On doit donc reconnaître, dans ce mémoire de Lavoisier, la première ébauche d’une classification rationnelle du terrain tertiaire du bassin de la Seine. On y voit très-nettement indiquées les relations de la meulière supérieure, des sables et grès supérieurs, du calcaire grossier, des sables inférieurs, de l’argile plastique et de la craie. Il n’y manque que la distinction, fort importante d’ailleurs, du groupe lacustre moyen et du gypse qui se trouve compris ici avec le calcaire grossier.
Coupé.

Coupé[1], qui avait déjà donné un mémoire sur la pierre meulière, la marne et les coquilles d’eau douce qu’on y trouve, travail dans lequel, tout en commettant quelques méprises, il n’en a pas moins bien saisi les rapports des meulières supérieures, des argiles, des grès et des sables sous-jacents, puis décrit fort exactement, mais sans leur donner de nom, les petits corps désignés plus tard sous celui de Gyrogonites ; Coupé, disons-nous [2], vint, 15 ans après Lavoisier, combler la lacune que ce dernier avait laissée. Sans doute, le style entortillé et les expressions baroques de l’auteur ont pu contribuer à le faire mal apprécier de ses contemporains et oublier par ses successeurs ; mais nous-devons ici tenir compte des faits, et nous allons voir qu’à travers la bizarrerie de la forme on découvre au fond des vues très-exactes.

« Le Parisis, dit-il, présente cinq dispositions distinctes qui ont été placées successivement et par époques différentes l’une au-dessus de l’autre. » Puis il énumère successivement la plus inférieure, qui est la craie, en masse continue et non divisée par lits, qui se fait distinguer encore par ses coagulations siliceuses noires, alignées, placées en cordons les unes au-dessus des autres (Bougival, Meudon), et dont on n’aperçoit que les parties les plus élevées. La seconde est une nappe de

  1. Journ. de phys., vol. LIX, p. 161 ; 1804.
  2. Ibid., vol LXI, p. 363 ; 1805.